Charges sociales au Royaume-Uni et implications fiscales
Dans cet article
- 07. Conclusion
- 08. FAQ
Les charges sociales au Royaume-Uni (UK) représentent les cotisations obligatoires que les salariés et leurs employeurs doivent verser pour financer la protection sociale. Ce système repose sur la National Insurance, une forme d'assurance sociale applicable aux revenus du travail, qu’il s’agisse de salariés ou de travailleurs indépendants.
Ces cotisations financent des dispositifs clés comme la pension d’État (basic state pension et additional state pension), les indemnités pour accidents du travail et maladies professionnelles, ainsi qu'une partie de l’assurance chômage. Contrairement à la France, où la Sécurité sociale dépend principalement des cotisations salariales, le système britannique repose sur une réglementation fiscale mixte, avec des taux de cotisation spécifiques pour les employeurs et les salariés.
Comprendre tous les éléments liés aux cotisations est essentiel pour anticiper les implications fiscales, surtout dans un contexte de réformes fréquentes.
Comprendre le système de protection sociale britannique
La National Insurance : socle des cotisations sociales
Le système britannique de protection sociale est fondé sur la National Insurance (NI), une assurance sociale mise en place pour couvrir plusieurs risques : retraite de base (state pension), indemnités de maladie, prestations liées à l'emploi, etc. Ce régime s’adresse aussi bien aux salariés soumis à un contrat de travail au Royaume-Uni qu’aux travailleurs indépendants. L’administration du système relève en grande partie du Department for Work and Pensions (DWP) et de l’HM Revenue & Customs (HMRC).
Les droits ouverts via les cotisations NI sont principalement contributifs (retraite, maladie, certaine couverture chômage), tandis que d’autres aides sociales sont financées par l’impôt et ne requièrent pas de cotisation directe.
Distinction entre cotisations salariales et patronales
Le Royaume-Uni distingue clairement les cotisations versées par les employés (« employee’s contributions ») et celles versées par leur employeur (« employer’s contributions »).
Les cotisations des salariés (classe 1) financent notamment la retraite de base (State Pension).
Celles des employeurs couvrent la part patronale.
Chaque cotisation s’applique selon des seuils de revenus, avec des taux précisés par l’administration fiscale.
L’assujettissement des travailleurs indépendants
Les travailleurs indépendants au Royaume-Uni bénéficient d’un régime de cotisations sociales adapté, souvent désigné sous les termes « classe 2 » et « classe 4 ». Ces cotisations tiennent compte de la nature particulière de leurs revenus tout en leur permettant d’accéder aux avantages du système de protection sociale, notamment la pension d'État et l’assurance maladie.
Voici l'explication des différentes classes :
Classe 2 : les cotisations de classe 2 sont traitées comme ayant été payées automatiquement si vos bénéfices annuels sont supérieurs ou égaux à 6 845 £.
Classe 4 : cotisations obligatoires si vos bénéfices annuels sont supérieurs à 12 570 £. (6% entre le Lower Profits Limit et l’Upper Profits Limit, puis 2% au-delà).
Ces cotisations ouvrent des droits similaires à ceux des salariés pour la retraite et certaines prestations sociales.
Situation au 1er avril 2025 : seuils et taux officiels
Taux patronal (employer NICs) catégorie A : 15% au-dessus du Secondary Threshold (96 £/semaine).
Taux salarié (employee NICs) pour la catégorie A : 0% de la tranche de salaire comprise entre 125 £ à 242 £/semaine, 8% sur la tranche comprise entre 242 £ et 967 £/semaine, puis 2% au-delà.
Seuils principaux pour les salariés
Lower Earnings Limit (LEL) : 125 £/semaine. En dessous de ce seuil, les salariés ne paient pas de cotisations, mais commencent tout de même à acquérir des droits à certaines prestations sociales.
Primary Threshold (PT) : 242 £/semaine. À partir de ce montant, les salariés commencent à verser des cotisations de Class 1 National Insurance.
Upper Earnings Limit (UEL) : 967 £/semaine. C’est le plafond au-delà duquel le taux de cotisation du salarié diminue (seul le taux employeur reste inchangé).
Ces montants sont précisés par l’HMRC chaque année fiscale et ils sont disponibles sur le site officiel du gouvernement.
Les conséquences fiscales des charges sociales pour les entreprises
Les charges sociales au Royaume-Uni ont un impact direct sur la fiscalité des entreprises, notamment à travers les cotisations patronales qu'elles doivent verser sur les salaires de leurs salariés. En effet, les cotisations patronales constituent une charge déductible du bénéfice imposable à l’impôt sur les sociétés. Des dispositifs d’exonération, tels que l’Employment Allowance (jusqu’à 10 500 £/an), s’appliquent sous conditions. Elle peut être demandée par les entreprises, les organismes publics (dont moins de la moitié de l’activité relève du secteur public), les associations caritatives (y compris les clubs sportifs amateurs) ou les employeurs de personnel de soutien.
À partir d’avril 2025, les employeurs dont le total des cotisations de classe 1 dépasse 100 000 £ pourront également en faire la demande.
Cela influence directement les coûts salariaux globaux de l’entreprise. Ainsi, une gestion stratégique et attentive de ces cotisations sociales est essentielle pour optimiser non seulement la fiscalité, mais aussi la santé financière globale de toute société opérant en Angleterre.En somme, le contrôle de la masse salariale et le choix de la structure de rémunération sont des leviers majeurs pour optimiser la fiscalité des entreprises au Royaume-Uni et la gestion du coût du travail.
Exemptions et allègements fiscaux liés aux charges sociales
Les entreprises peuvent tirer parti de diverses exemptions ou allègements fiscaux liés au paiement des charges sociales, en fonction de critères spécifiques tels que leur secteur d’activité, la taille de leur effectif ou la catégorie d’emploi concernée. Par exemple, certains employeurs peuvent bénéficier d’une exonération de cotisations patronales pour des catégories spécifiques de travailleurs, comme les apprentis de moins de 25 ans.
En outre, des dispositifs d’allègement ciblés sont disponibles pour encourager l’emploi de personnes handicapées ou issues de groupes spécifiques. Ces mesures permettent non seulement de réduire les charges sociales globales, mais aussi de renforcer l’attractivité fiscale du Royaume-Uni pour les entreprises. Par ailleurs, elles favorisent l’insertion professionnelle et incitent une plus grande responsabilité sociale de la part des employeurs.
Charges sociales et droit du travail transfrontalier
Un employeur étranger exerçant au Royaume-Uni doit généralement appliquer la législation britannique (NIC et PAYE), sauf pour les salariés détachés répondant aux conditions européennes, prouvées par le formulaire A1.
Impact sur les salariés
Les cotisations NI réduisent le revenu net perçu, mais elles sont la condition d’ouverture des droits à la retraite de base, aux indemnités maladie et à d’autres prestations. La comparaison avec la France montre :
Des taux inférieurs au Royaume-Uni (salarié : 8%, employeur : 15%) contre des prélèvements beaucoup plus élevés en France (environ 23% salarié et entre 25 et 42% employeur, en moyenne).
Une assiette moins large au Royaume-Uni, qui concerne moins de risques collectifs (ex. : couverture santé généralement assurée via le NHS financé par la fiscalité, et non les cotisations).
Avantages et droits liés aux contributions sociales
En contrepartie de ces cotisations sociales, les salariés bénéficient d’une série de droits et garanties importantes. Les versements à la National Insurance permettent notamment d’accéder à la basic state pension et à l’additional state pension, des prestations qui garantissent un revenu de retraite de base.
De plus, si la National Insurance finance surtout des droits contributifs (pension, chômage, maternité), le NHS est quant à lui financé principalement par l’impôt, complété par une part de NI. Ces droits sociaux contribuent à bâtir une protection sociale solide, protégeant les travailleurs contre les imprévus de leur vie professionnelle et personnelle.
En résumé, bien que les cotisations sociales réduisent une partie du revenu des salariés, elles leur apportent en retour une sécurité et une assistance indispensables pour faire face aux aléas de la vie.
Point sur les réformes récentes
Depuis avril 2025 :
Passage du taux employeur de 13,8% à 15%.
Relèvement de l’Employment Allowance.
Réflexion en cours sur une réforme de l’aide sociale (National Care Service), mais aucun dispositif officiellement instauré à l’été 2025.
Naviguer dans le paysage fiscal du Royaume-Uni : conseils pratiques pour les entreprises
Planification fiscale et optimisation des charges sociales
Pour les entreprises opérant au Royaume-Uni, une planification fiscale proactive est essentielle pour réduire les coûts liés aux charges sociales et optimiser leur situation financière. En mettant en place des stratégies efficaces, comme la gestion des rémunérations à travers une combinaison salaires et dividendes, ou en profitant des crédits d’impôt pour la recherche et développement, les sociétés peuvent minimiser leur charge fiscale globale tout en respectant la législation en vigueur.
Il est également important d'examiner régulièrement les états financiers afin d’identifier les dépenses déductibles et d’ajuster les montants de cotisations patronales en fonction des seuils applicables. De plus, surveiller les évolutions des taux de cotisation et des dispositifs d’exonération permet d’adapter les politiques internes pour bénéficier de tous les allégements disponibles.
Nos conseils d'expert :
Appuyez-vous sur les ressources mises à disposition par l’HMRC pour connaître vos obligations et droits, calculer le montant des cotisations et suivre les évolutions annuelles.
Pensez à consulter un expert-comptable ou fiscaliste, notamment pour combiner efficacement rémunérations, dividendes et avantages fiscaux, selon la situation de l’entreprise.
Conclusion
Dans la mosaïque complexe du droit du travail britannique, la notion de Sécurité sociale se révèle être bien plus qu’un simple filet protecteur : elle incarne la promesse d’une société solidaire, où chaque salarié contribue, par son action, au bon fonctionnement du collectif. Les cotisations salariales, prélevées sur le salaire brut, témoignent à la fois du devoir d’action de chacun et du lien indéfectible qui unit chaque travailleur à la communauté. Au fil des années fiscales, l’administration fiscale veille scrupuleusement à la répartition de ces prélèvements, orchestrant un équilibre délicat entre revenus individuels et intérêt général.
FAQ
Quelles différences majeures avec la France ?
Le Royaume-Uni applique des cotisations moins lourdes (en % du brut), pour une protection sociale de base plus restreinte, complétée par des dispositifs privés. La France prévoit des prélèvements sociaux élevés qui financent un système de solidarité sociale plus étendu.
À partir de quels seuils sont dues les cotisations sociales au Royaume-Uni ?
En 2025/2026, les cotisations s’appliquent :
Employés : à partir de 242 £/semaine (seuil principal).
Employeurs : à partir de 96 £/semaine (soit 5 000 £/an).
Quel est l’impact sur le salaire net ?
Le salarié britannique profite, en moyenne, d’un salaire net supérieur à celui d’un salarié français pour un même brut, grâce à des cotisations sociales et une imposition moins élevées (sauf cas particuliers). Attention toutefois, la couverture sociale peut être moins large.
Qu’en est-il du prélèvement pour un employeur étranger ?
Tout employeur avec une activité au Royaume-Uni doit appliquer les règles anglaises, sauf détachement ou convention particulière. Il devra donc verser les NIC à l’HMRC, localement.
Clause de non-responsabilité
Rippling et ses affiliés ne fournissent pas de conseils fiscaux, juridiques ou comptables. Ce document a été préparé à des fins d'information uniquement et n'est pas destiné à fournir des conseils fiscaux, juridiques ou comptables, et ne doit pas être utilisé à cette fin. Vous devez consulter vos propres conseillers fiscaux, juridiques et comptables avant de vous engager dans toute activité ou transaction connexe.
Hubs
Author
L’équipe Rippling
Une expertise en RH et en informatique internationales et un savoir-faire financier au sein de l’équipe Rippling
Explore more
Voir Rippling en action
Faites davantage d’économies, automatisez les tâches fastidieuses et prenez de meilleures décisions en gérant les ressources humaines, l’informatique et les finances en un seul endroit.